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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/286

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LA DIRECTION AÉRIENNE.

lignes précises, immuables, par où tout surveillé est obligé de passer ; que sera-ce donc quand elle aura à étudier l’air, ce chemin immense, qui n’aura pas moins de 7 ou 8,000 mètres comme limite de volume ? De jour, il est encore possible de rêver quelque chose de satisfaisant : avec beaucoup de monde, de bonnes lunettes, des appareils semblables ou même supérieurs ; en remplissant toutes ces conditions, on peut espérer arriver à une surveillance presque suffisante : mais de nuit, comment faire ? comment barrer la route de l’air ? Comment seulement l’étudier quand le brouillard par son opacité vient annihiler l’effet des réflecteurs électriques ? — Les contrebandiers auront certainement de telles facilités pour exercer leur industrie, qu’il n’y aura qu’une seule chose à faire pour les combattre, ce sera la suppression complète de la douane.

Mais alors que devient l’équilibre du budget ? Ces perturbations causées à la propriété, à la police et à la douane sont des bagatelles comparées à celles qui seront causées à la politique. — Effectivement, on arrivera certainement, avec le temps, à trouver des moyens de surveillance, sinon efficaces, du moins probablement suffisants. On finira par s’accoutumer à cet amoindrissement de la possession ; mais quant aux questions politiques, on va se trouver en face de telles facilités de mélange, que depuis la tour de Babel on n’aura certainement rien vu de pareil.

Que devient l’armée avec cette nouvelle invention ?…

Tout est à recommencer, fortifications, manœuvres, frontières de défense, stratégie, tout est réduit à néant.