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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/287

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L’EMPIRE DE L’AIR.

C’est même la suppression, dans un temps très court, des nationalités : les races seront rapidement mélangées ou détruites, car il n’y aura plus de barrières possibles, pas même ces barrières mouvantes qui se nomment les armées.

Plus de frontières !… plus d’îles !… plus de forteresses !… où allons-nous ?

Il faut bien avouer que nous sommes en face de la plus large expression de l’inconnu.

La société périra-t-elle pour cela ?

Assurément non !

Quant au procédé qu’elle emploiera pour s’accoutumer à cette nouvelle manière d’exister, nous avouerons n’en avoir aucune idée : mais on peut affirmer qu’elle sortira victorieuse de cette crise, qu’après la tempête déchaînée par les intérêts lésés viendra une période d’équilibre, et qu’en fin de compte l’humanité pour quelque temps d’angoisse aura conquis le royaume de l’air.

Nous pouvons donc nous rasséréner et contempler ce but avec calme : ce phare, c’est cette immense loi de la nature qui se nomme le progrès ; et progrès est synonyme de bien.

Pour terminer, nous conseillerons à ceux qui veulent exécuter ce problème la prudence la plus grande, le calcul sérieux de tous les accidents qu’on pourrait prévoir ; mais, une fois cet examen bien fini, cette étude parfaitement approfondie, nous recommanderons l’énergie, la volonté ; et ne savons leur dire rien de mieux que le mot qui commençait cette étude : Osez !


L.-P. MOUILLARD.