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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/35

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L’EMPIRE DE L’AIR.

glisseur. Le plus grand espace qu’il puisse franchir se borne à quelques mètres ; c’est d’une branche à l’autre qu’il s’élance.

Les temps géologiques nous offrent des spécimens infiniment plus intéressants. À l’époque du lias, la nature créa une famille de reptiles dont la vie devait se passer dans les airs. Les ptérodactyles durent, pour pouvoir vivre, avoir la faculté de se mouvoir et de stationner dans les gaz, tout comme les oiseaux de nos jours.

La classe des poissons est, comme on peut s’y attendre, très pauvre en êtres pouvant voler ; une douzaine d’espèces peuvent s’élancer, se soutenir quelques mètres à force de battements, et tout se borne là.

En mer, par les beaux jours de la fin de l’été, il arrive quelquefois que le navire traverse des parages garnis de poissons volants.

Celui qu’on rencontre le plus communément dans la Méditerranée est un véritable volateur ; il s’élance de l’eau avec une force de projection qui pourrait l’élever, d’après une estimation basée sur des journées entières d’observation, à environ deux mètres de hauteur ; mais, pas avec plus de force que cela. Arrivé au sommet de ce saut, ses nageoires, dont il se sert comme un rameur, et qui reproduisent tout à fait le vol de la sauterelle du désert, le soutiennent et le transportent ordinairement, droit contre le vent, à des distances qui varient entre quelques pas et 200 mètres. L’espace moyen qu’il parcourt est d’environ 75 mètres ; puis il retombe dans l’eau, probablement gêné par la dessiccation de ses membranes et de ses branchies. Il semble plus redouter le dessèchement que la fatigue, car on voit sou-