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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/46

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VOL DES RAMEURS.

différence est ce qui constitue le bénéfice du vol des rameurs.

Pour pondérer cette différence d’une manière exacte, pour la palper pour ainsi dire, il faut prendre par la tête de l’humérus une aile fraîche de très gros oiseau, et exécuter avec la main ces deux mouvements. Cet exercice fera mieux comprendre le vol que toutes les descriptions et explications possibles : on est près, on voit bien, on sent les efforts nécessités par les deux manœuvres, et on les juge parfaitement.

L’élancé donné par les pattes, et ce premier battement, ont enlevé l’oiseau, qui répète rapidement ce battement et s’élève donc en l’air, non perpendiculairement, mais dans un angle de 45 degrés. Pour s’enlever perpendiculairement, l’oiseau est obligé de beaucoup se renverser : manœuvre difficile, employée quelquefois par.les pigeons pour se déraidir les ailes dans le pigeonnier.

Pour changer cette direction de 45 degrés en un mouvement horizontal, l’oiseau se sert de sa queue, qu’il abaisse, et qui produit sous l’action de la vitesse, et même quelquefois d’un léger battement particulier, une décomposition de forces, dont la résultante est un changement de direction de 45 degrés à l’horizontale.

Si la queue est impuissante, il se sert de ses deltoïdes qui relèvent son corps et produisent aussi ce changement. Au reste, les oiseaux emploient ordinairement ces deux moyens simultanément.

Le mouvement horizontal étant obtenu, le vol change un peu à mesure que la vitesse augmente, l’aile ne frappe plus exactement perpendiculairement, mais légèrement dans le sens de la vitesse pour l’accélérer.

Certains rameurs exceptionnels, pour acquérir une