Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/101

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Comme Madelaine, il répand des larmes au lieu de nard sur la tête et les pieds de Jésus, il pleure amèrement sur lui-même, comme Marthe et Marié ont pleuré sur Lazare.

« La loi est impuissante, l’Évangile triomphe, le Christ s’est fait homme, il appelle à la pénitence les larrons et les adultères ; mon âme, repens-toi : la porte du royaume est déjà ouverte : les publicains, les pharisiens et les pécheurs repentants s’y précipitent avant toi. »

Puis, lorsque saisi d’une sorte de frémissement religieux, il suit de loin le Sauveur dans ses miracles, et qu’après s’être attendri sur chacun des actes de sa vie terrestre, il arrive enfin au moment du terrible holocauste, sa force d’âme semble défaillir, et, ensemble avec toute la création, il reste muet sur le Calvaire ébranlé, après qu’il s’est écrié une dernière fois : « Ô mon juge, vous à qui rien de ce qui est en moi n’est caché, vous qui avez promis de revenir avec vos anges pour juger l’univers, daignez alors, ô Jésus, me regarder d’un œil favorable et m’accorder ma grâce : déployez sur moi les trésors de votre munificence, car, plus que tout autre être créé, j’ai péché devant vous. »

En suivant avec attention la lecture de cet admirable cantique, le cœur s’écriera involontairement : « Seigneur ! si nous n’avions vos saints pour intercesseurs, si ce n’était votre bonté qui veut bien avoir compassion de nous, comment oserions entonner