Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/102

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des cantiques devant vous, notre Sauveur, que les anges ne font que glorifier sans cesse. »

Cette dernière prière est placée par l’Église tout de suite après le psaume Laudate chanté à l’office du soir ; entre chaque verset de ce psaume, le chœur fait entendre cette supplication touchante : « Seigneur Dieu des armées, assistez-nous, car, hormis vous, nous ne connaissons point d’autre refuge dans nos peines ; Seigneur Dieu des armées, assistez-nous ! » Cet office du soir, particulièrement réservé pour le grand carême, s’appelle Méphimones, du grec Μεθ ημών ο Θεός, ou Dieu est avec nous, parce que ces dernières paroles y sont souvent répétées.

À tous les offices du soir et du matin, on lit, pendant tout le carême, les livres de l’Ancien Testament. Ainsi, dès le premier office de vêpres, on lit aux fidèles la Genèse et les Proverbes de Salomon, qui nous enseigne, que la crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse. Le premier de ces livres, tout historique, nous apprend notre origine élevée, et nous initie aux destinées primitives du monde ; l’autre, purement moral, est un guide pour toutes les circonstances de la vie. À sexte l’Ancien et le Nouveau Testament se trouvent, pour ainsi dire, réunis dans la lecture d’Isaïe, prophète et évangéliste à la fois, puisqu’il parle du Rédempteur annoncé, comme s’il avait déjà paru de son temps :

« Cieux, écoutez ; terre, prêtez l’oreille, le Seigneur a parlé : j’ai nourri des enfants, je les ai élevés, et ils se sont révoltés contre moi. Le taureau connaît