Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/112

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et n’avait-il pas été planté au milieu du jardin d’Éden ? Les saints Pères ont donc agi convenablement en plantant au milieu de la Quadragésime l’arbre de la croix, en nous rappelant à la fois de l’intempérance d’Adam et du remède qui lui a été accordé ; car en goûtant de ses fruits on ne s’expose pas à mourir, mais au contraire on acquiert la vie éternelle. »

Telle est la signification de la cérémonie sacrée, célébrée au service du matin de ce dimanche, après le chant du Gloria in excelsis. Pendant que le chœur fait entendre les accents plaintifs du chant : « Dieu saint, Dieu fort, Dieu immortel, ayez pitié de nous » ; le prêtre, précédé du diacre portant l’encensoir, élève au-dessus de sa tête la croix ornée de fleurs, car la couronne d’épines du Crucifié a fleuri pour nous, comme les lis et les roses des champs : — le prêtre la dépose sur un pupitre dressé au milieu de l’église, et se prosterne trois fois devant, en prononçant ces paroles d’onction : « Nous nous prosternons devant votre croix, Seigneur, et nous glorifions votre sainte résurrection. »

Alors, les deux chœurs entonnent alternativement les versets en l’honneur de la croix ; l’arbre de salut est glorifié et toutes les nations sont invitées à se rendre à cette joyeuse adoration.

Les deux dimanches suivants on offre à l’édification des fidèles les exploits spirituels de deux grands solitaires. Au quatrième dimanche c’est saint Jean Climaque, qui nous a laissé son sublime ouvrage nommé