LETTRE CINQUIÈME.
Parvenu aux offices de la semaine de la Passion, je m’arrête involontairement, effrayé de l’immensité de la tâche que j’ai peut-être indiscrétement entreprise. L’Église a surtout solennisé cette semaine par des hymnes sublimes et des cérémonies mystiques ; elle a distribué, avec un discernement admirable, la lecture des livres prophétiques et des Évangiles, afin que tout chrétien, même le plus distrait, puisse, en méditant cette seule semaine, se trouver prêt à arriver à la solennité de Pâques, pour que le jour du Seigneur, selon l’Écriture, « ne vienne point le surprendre comme un voleur pendant la nuit ».
Chacune des journées de la semaine de la Passion est comme un pas vers l’éternité ; chacune marque une des dernières journées de la vie terrestre du Christ, suivant pas à pas leur marche successive. Effrayant retentissement des faits de cette semaine ! Combien donc ne devons-nous pas redoubler d’attention dans ces jours salutaires, puisque nous aussi nous sommes appelés à suivre Jésus-Christ dans sa voie terrestre et céleste !