Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/121

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À mesure que les jours de cette, semaine prennent une plus haute importance, l’office divin s’élève aussi. L’office des heures et des vêpres, qui, pendant toute la durée du carême, était célébré les lundis et mardis, est maintenant accompagné de la messe des présanctifiés, telle qu’on la dit le mercredi. La lecture des livres de l’Ancien Testament change aussi d’objet, quoiqu’elle ait lieu toujours dans le même ordre.

À la sixième heure (sexte) c’est le prophète Ézéchiel qui remplace Isaïe : qu’elles sont effrayantes et mystiques, ses visions près des eaux de Chobar, pendant la captivité de Babylone ! Il voit des images extraordinaires d’animaux à six ailes, à mille yeux, à quatre faces, portés sur des roues de feu, mises en mouvement par l’Esprit : un aigle, un bœuf, un lion et un homme, symboles que l’Église a donnés aux quatre évangélistes ; il les voit se tenant la face tournée de tous les côtés, marchant droit devant eux, s’élevant au-dessus de la terre, et encore au-dessus d’eux la gloire du Seigneur qui resplendit sous une forme humaine ; il voit aussi un livre mystérieux, dont l’ange lui fait goûter, et il le trouve doux au goût.

La lecture de la Genèse est suspendue aux vêpres ; l’ancien Jacob est déjà enseveli dans la terre promise ; le second livre de Moïse s’ouvre, l’Exode, qui relate la sortie d’Égypte, dénomination par laquelle l’Écriture désigne toujours le royaume du péché, en défendant sévèrement aux Israélites d’y revenir. La naissance de Moïse, son salut miraculeux dans une corbeille sur les flots du Nil, son éducation à la