Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/152

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La lecture de l’épître termine la cérémonie funèbre du samedi et l’aurore de la résurrection commence déjà à poindre. De même qu’on voit dans la nature les rayons du soleil, qui n’a pas encore paru, éclairer d’abord la cime des montagnes, ainsi le soleil de vérité, qui va bientôt surgir, projeté d’avance son aube matinale sur l’Église ; son premier reflet paraît sur son lieu le plus élevé, l’autel : ce mystique jour, comme l’huile précieuse, qui, d’après l’expression du Psalmiste, découle sur la barbe d’Aaron et se répand sur ses vêtements, pénètre avant tout sur la robe sacerdotale de l’évêque, qui, plus que les autres, a l’intelligence des mystères, et puis, sur les prêtres et diacres qui tous échangent soudain leurs vêtements noirs contre des vêtements blancs ; ce changement a lieu aussi pour l’étoffe qui recouvre l’autel et le victimaire et s’étend jusqu’aux chœurs des chantres : quatre sous-diacres en robes éclatantes viennent relayer les hommes vêtus de noir qui étaient préposés à la garde du sépulcre, figurant ainsi les anges qui attendent l’apparition des saintes femmes. Trois enfants chantent en même temps devant la tombe divine avec un accent touchant : « Ressuscitez, Seigneur, jugez la terre, car vous hériterez de toutes les nations. »

Lorsque, immédiatement après, le diacre vient faire entendre l’Évangile de la résurrection, tout est si éclatant d’allégresse dans l’église, qu’on dirait que le Ressuscité se trouve déjà au milieu de nous, disant :