Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/160

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demption : « Ce jour est appelé saint, il est seul, entre tous les sabbats, roi et seigneur : c’est la fête des fêtes, la solennité des solennités, dans lequel nous bénissons Jésus-Christ dans tous les siècles. »

Dans cette hymne triomphale, les deux Sions se livrent à la joie ; mais la nouvelle Sion a une auréole de gloire bien plus céleste que l’ancienne :

« Porte tes regards autour de toi, Sion, et contemple : voilà que de l’occident, du nord, du côté de la mer, et de l’orient tes enfants, tels que des astres qui brillent d’une lumière divine, affluent vers toi : le Christ est béni dans tous les siècles. »

« Resplendis, resplendis, nouvelle Jérusalem, car la gloire du Seigneur a brillé sur toi : réjouis-toi et tressaille d’allégresse, Sion, et vous, pure et sainte mère de Dieu, parez-vous de la résurrection de celui qui vous est né ! »

Existe-t-il quelque chose de comparable à cet admirable office de matines ? Je ne sais quelle extase spirituelle s’empare de tous ; chacun, dans l’élan de son allégresse sainte, voudrait pouvoir exprimer ses sentiments, mais au lieu des paroles, les lèvres font entendre des hymnes : dans ce moment chacun voudrait témoigner sa joie devant le Seigneur, comme jadis David devant l’arche mystique, car le chrétien voit maintenant l’accomplissement des anciennes figures de Jésus-Christ. Quand des captifs, qui ont longtemps gémi dans l’obscurité d’une prison, voient soudain la porte s’ouvrir et leur libérateur paraître, alors leurs transports ne connaissent plus de bornes :