Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/161

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ils brisent leurs chaînes, se traînent aux pieds de celui qui les a délivrés, se jettent dans les bras les uns des autres, sautent, dansent, rient ; puis de nouveau ils chantent, prient, ils se pardonnent mutuellement leurs fautes : il en est de même à l’office nocturne de Pâques. « Jour de la résurrection ! illuminons-nous à cette solennité, embrassons-nous les uns les autres, donnons-nous le nom de frères, pardonnons même à ceux qui nous haïssent à cause de la résurrection, et écrions-nous : le Christ est ressuscité etc. »

C’est au bruit de ces accents que tous les fidèles commencent à s’embrasser mutuellement ; le baiser de paix circule dans toute l’église transformée en un seul corps de Jésus-Christ uni par l’esprit de son amour ; car en un tel moment, il est comme impossible de ne se point précipiter dans les bras de son frère, de ne pas le saluer d’un saint baiser.

Quand Damascène a cessé d’exciter nos transports par ses inspirations, le prêtre célébrant fait lecture d’une touchante homélie de St. Jean Chrysostome. Craignant de la défigurer par une analyse incomplète, je vous la transcris ici en entier :

« Quiconque a la piété et l’amour de Dieu, qu’il se délecte à cette bienfaisante et splendide solennité ! Que le serviteur sage entre avec allégresse dans la joie de son Seigneur ! Que celui qui a travaillé en jeûnant, reçoive aujourd’hui sa solde ; que celui dont le labeur a commencé à la première heure, recueille en ce jour ce qui lui est équitablement dû ; que ce-