Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/36

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Dans ce moment une partie de l’hostie consacrée est descendue dans le calice, afin de réunir les deux espèces dans le même sacrement ; on y ajoute un peu d’eau chaude, en proférant ces paroles : « la ferveur de la foi est remplie de l’esprit saint » ; c’est pour nous rappeler plus vivement la chaleur du sang et de l’eau qui jaillirent du flanc du Sauveur sur la croix, quand il fut percé d’une lance. L’évêque, après avoir chrétiennement demandé pardon de ses offenses, participe de sa personne à la sainte communion, et s’apprête à distribuer le corps sacré de J. C. aux prêtres et aux diacres qui, rangés à sa gauche, attendent ce moment suprême ; puis, il donne à boire le sang divin dans le calice aux prêtres qui s’approchent de lui par la droite de l’autel, rappelant par ce touchant spectacle la dernière Cène de Notre-Seigneur. On ne saurait assister à cette pieuse cérémonie sans en être ému jusqu’aux larmes, et sans se sentir le cœur brisé de contrition. Le plus ancien des prêtres fait ensuite communier les diacres à la sainte coupe.

La communion des officiants terminée, les portes du sanctuaire s’ouvrent de nouveau. Le Sauveur lui-même, par la bouche du diacre, invite tous les fidèles à s’approcher de la sainte table « avec crainte de Dieu et avec foi ». Heureux celui qui peut goûter dignement de cet aliment céleste, car selon les paroles de l’apôtre St. Paul : « Celui qui en mange et en boit indignement, mange et boit sa propre condamnation, ne discernant pas le corps du Seigneur. » À l’invitation du diacre, l’Église s’écrie avec joie : « Béni soit celui qui vient