Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/40

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Mais pendant les trois premiers siècles de cruelles persécutions, alors que les chrétiens étaient réduits à se réfugier dans des catacombes pour y prier, ou qu’ils se rassemblaient de nuit sur les lieux arrosés par le sang des martyrs, tous ces différents offices se trouvèrent confondus dans une seule et longue veillée (vigile), qui depuis lors prit le nom de nocturne ou service de nuit, en grec pannychis ; or, comme quelques prières de ce service étaient consacrées à la commémoration des morts, le mot de pannychida a été depuis réservé pour distinguer exclusivement l’office pour les morts. Jusqu’à nos jours encore, dans l’Orient qui gémit sous le joug de l’islamisme, les chrétiens consacrent la plus grande partie de la nuit au service divin, tandis que dans notre Église florissante, l’office du soir et celui du lendemain matin sont confondus dans un même service à la veille des grandes fêtes et des dimanches, servant ainsi de préparation spirituelle pour la solennité du jour férié, et pour la participation aux sacrements. — Je tâcherai donc de vous expliquer l’ordre successif observé pour le service de nuit, qui se compose de trois parties essentielles : vêpres, matines et prime ; vous assistez sans doute à ce service-là qui a lieu la veille des jours de fête, plus souvent qu’aux services ordinaires, où les vêpres réunies aux complies[1] sont chantées séparément des vigiles et des matines[2] sans pompe

  1. Povétchérié.
  2. Polounoschnitza.