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LETTRE PREMIÈRE.


Puisque vous le désirez, mon cher ami, nous continuerons nos entretiens ; c’est la vaste carrière du grand carême qui maintenant va s’ouvrir pour nous. N’allez pas cependant croire que cette époque d’abstinence et d’oraison soit quelque désert aride, que vous serez impatient de quitter pour vous hâter de jouir des splendeurs que vous réserve la fête de la Résurrection du Christ. Non, ce désert n’est point aride : il a été arrosé d’eaux vivifiantes par les Pères de l’Église ; ils l’ont converti en une terre cultivée, qu’ils ont fertilisée avec les fleurs sacrées du Christ. Les premiers cultivateurs de ce jardin spirituel furent Damascène, Cosme, les deux Studites, André de Crète et autres grandes lumières de leur temps, émanées du fond de leurs retraites solitaires, pour éclairer les siècles futurs. Je commencerai par vous adresser de leur part les paroles d’onction que le bienheureux Jérôme écrivit à son ami :

« J’ai recueilli pour vous les plus admirables fragments de l’Écriture sainte : je vous en ai tressé une