Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/74

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odoriférante couronne de pénitence composée des plus suaves fleurs de l’Évangile ; posez-la sur votre front, respirez son humble parfum, prenez l’essor de la colombe, et envolez-vous à la recherche de la paix et de la réconciliation auprès du Seigneur, père de toutes les miséricordes. »

L’Église, dans sa charité et sa sollicitude pour le salut de ses enfants, a composé, l’on peut dire, un magnifique poëme sur l’humanité dans les offices des sept semaines du carême, et des trois semaines qui le précèdent ; on y retrouve les trois grandes phases de la destinée humaine, empreintes en traits saillants ; la chute de l’homme, sa rédemption, et le jugement dernier. Toute l’étendue de cette vaste épopée est remplie de larmes de repentir, d’extases psalmodiques, d’inspirations prophétiques sur le salut promis, d’images représentant les souffrances du Seigneur ; les hymnes et le rit lui-même, afin de produire plus d’impression sur l’esprit, ne sont que des figures de ces magnifiques tableaux. Ici, l’homme extérieur et l’homme intérieur se confondent pour travailler de concert à l’œuvre du salut : l’oreille écoute, l’œil contemple, les lèvres prient, les mains se lèvent vers le ciel, les genoux fléchissent, le front superbe s’humilie dans la poussière, et l’insatiable appétit, qui abaisse si souvent vers le monde terrestre les sublimes émanations de l’esprit, est condamné à l’abstinence.

La préparation spirituelle commence trois semaines avant le carême, par la parabole du publicain et du