Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/75

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pharisien, qui enseigne à prier avec un cœur contrit, dépouillé de tout orgueil. Au dimanche suivant, la parabole de l’enfant prodigue doit disposer tout homme que le péché n’a pas tout à fait endurci, à faire un retour sur lui-même pour déplorer ses fautes ; son cœur reste-t-il froid, il tremblera au tableau du jugement dernier retracé dans l’évangile du dimanche suivant ; cette semaine du carnaval que le monde a coutume de consacrer à de frivoles amusements, l’Église l’a fait servir à la méditation de ce jour terrible.

À l’office de la veille, l’Église, toujours charitable, commémore toutes les âmes trépassées, qui, enlevées de ce monde par une mort subite ou violente, n’ont pas eu le temps de profiter du secours de ses prières et de ses sacrements : elle veut qu’aucune des âmes qui lui ont été confiées, n’apparaisse devant son juge, privée de son intercession salutaire. À la fin de cette semaine, l’Église, pour l’encouragement des fidèles, célèbre la commémoration des laborieux solitaires qui ont vécu dans la prière et dans l’abstinence. Enfin le dimanche, qui précède le carême, ouvre l’entrée de la Quadragésime par le récit de la chute de notre premier père. Le souvenir de cette faute doit nous faire apprécier toute l’immensité de la perte que nous avons à déplorer dans ces jours d’affliction, et doit nous montrer surtout la profondeur de l’abîme d’où le Rédempteur nous a tirés, quand à la fin de ces jours de tristesse nous célébrerons la victoire qu’il a remportée sur la mort : c’est aussi pourquoi pendant les quatre premiers jours du carême on fait,