Pères animés du même zèle, particulièrement Théodose et Joseph Studites, composèrent des cantiques spirituels pour les autres semaines du carême. Ces saints docteurs travaillèrent à résumer en abrégé dans un seul livre (la Triode) tous les bienfaits de Dieu à l’égard des hommes, et les ont exposés dans les termes les plus propres à les bien graver dans la mémoire. De même qu’avant une bataille les chefs d’armée cherchent à exalter le courage des combattants par leurs exhortations et leur exemple, de même les saints Pères nous excitent à nous préparer aux mortifications de l’abstinence pour déraciner jusqu’aux germes de nos passions. La vertu a pour armes la contrition et l’humilité, laquelle est incompatible avec l’orgueil et la vanité ; c’est dans cet esprit que l’Église nous offre la leçon instructive de la parabole du pharisien et du publicain, puisée dans l’Évangile. »
La parabole de l’enfant prodigue, qui est lue le dimanche suivant, inspire au synachsare des réflexions encore plus édifiantes : « Il est des hommes, dont la conscience est chargée d’énormes péchés, qui, après s’être adonnés toute leur vie à leurs passions, sont descendus au dernier degré de perdition, et finissent par se livrer au désespoir (or le désespoir vient de l’orgueil) ; cependant ils sont rebelles à embrasser la vertu et resserrent toujours davantage les liens qui les tiennent attachés au péché ; de sorte qu’ils s’enfoncent toujours de plus en plus dans l’abîme. Cette sorte de pécheurs inspire une grande compassion aux saints Pères. Pour contribuer à leur salut,