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logie spirituelle, la couronne de pénitence odoriférante dont parle St. Jérôme.

« Mes frères ! n’imitons pas le pharisien dans sa prière, car celui qui s’élève est abaissé ; humilions-nous devant Dieu et invoquons-le comme le publicain : Seigneur, purifiez-nous de nos péchés. »

C’est par ces humbles paroles que commence la Triode du carême, et pour pendant à ce premier verset du soir, on chante à matines ce troparion touchant :

« Ouvrez-moi les portes de la pénitence, Seigneur, qui donnez la vie ; dès le matin mon esprit soupire après votre saint temple, car le temple corporel dont il est revêtu, est totalement souillé. Purifiez-moi dans votre munificence par l’effet de votre compatissante miséricorde. »

Avant d’aller plus loin, il faut que je vous donne l’explication du mot Triode. On lit dans le Synachsare[1] :

« En ce jour l’Église commence la Triode, ou recueil d’hymnes que plusieurs saints Pères, sous l’inspiration du Saint-Esprit, ont composées et convenablement coordonnées ensemble. Saint Cosme conçut le premier l’idée de la Triode (trois chants) pour honorer dignement la sainte et vivifiante Trinité. Ce grand écrivain composa trois hymnes pour chacun des jours de la passion du Sauveur. Après lui d’autres

  1. Synachsare (Синаксаръ). c.-à.-d. précis ou commentaire de la vie des saints.