Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/9

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même, si pour remplacer leurs doctes ouvrages, je viens vous offrir mon humble travail.

Je suis persuadé, qu’il vous est souvent arrivé de trouver incompréhensible, peut-être même arbitraire, l’ordre suivi pour le rite solennel de notre liturgie, qui, telle qu’un drame mystique, est célébrée sur un emplacement élevé, à la face des chrétiens. Cette impression vous sera restée surtout, après avoir assisté à quelque messe de village, dépourvue de pompe et d’onction, où les sens extérieurs n’étant qu’imparfaitement satisfaits, le manque d’attention et de recueillement empêche de s’associer à la prononciation des prières.

Ce sentiment désagréable pourrait tout aussi bien naître parmi la pompe et la majesté d’une messe épiscopale, si votre esprit ne saisissait pas la chaîne non interrompue qui lie la messe de nos jours avec son institution primitive et remonte jusqu’au Sauveur même, si vous laissez échapper le fil des additions successives, introduites dans l’office pendant le cours de plusieurs siècles et inspirées par la révélation des Apôtres et des saints Pères. En établissant des cérémonies qui se sont perpétuées, ils ont, pour ainsi dire, posé des lois à la célébration renouvelée chaque jour de la sainte Cène, pour laquelle, dans l’origine, il n’existait pas de formes fixes ; ce sont eux qui ont mystiquement figuré, dans le cours de la liturgie, toute l’histoire de la vie de Jésus-Christ.

Au premiers temps de la chrétienté, tous les fidèles, dont la réunion composait l’Église, se rassemblaient