Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/98

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de la bénédiction de Sem, ni de l’empire étendu de Japhet, il l’appelle de la terre payenne de Haran, séjour du péché, dans la terre promise de l’incorruptibilité, il lui ordonne d’être ainsi qu’Abraham, libre pèlerin dans le monde, de concevoir en pensée un nouveau sacrifice d’Isaac et de l’offrir en holocauste à Dieu, en tâchant d’être dans les mêmes dispositions de cœur, d’éviter que l’attrait de la sensualité, comme une nouvelle Agar, n’enfante un nouvel Ismaël, la sécurité dans le péché, qui doit être banni de la maison de Dieu. Il offre aussi comme modèle, la vie paisible du pontife de Dieu, Melchisedech, ce roi solitaire, que fut une image de Jésus-Christ ; il ordonne de fuir, comme le feu de Sodome, les convoitises de la chair dont les feux se réveillent, et de ne point tourner ses regards en arrière, de peur d’être transformé, comme la femme de Loth, en une statue de sel, mais de chercher son salut dans la montagne de Ségor.

« Ta fin est proche, ô mon âme, ta fin s’avance, et tu restes impassible, tu ne te prépares point ; le temps s’écoule, le juge n’est pas loin, il est à la porte ; tes jours s’évanouissent comme un songe, comme une fleur éphémère : pourquoi toutes ces vaines agitations ? »

La vision de Jacob et sa carrière de douleurs sont représentées en termes expressifs :

« L’échelle qu’un des grands patriarches vit autrefois en songe, ô mon âme, est l’emblème d’une ascension active et d’une élévation spirituelle : si donc