Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/99

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tu veux entrer dans une vie active, spirituelle et contemplative, régénère-toi. » — « Sous la figure des deux épouses de Jacob, tu dois comprendre une vie double, active et contemplative : Lia, comme la femme féconde, représente l’activité, Rachel, comme la femme de douleur — la contemplation ; sans travail, il n’est point de succès, ni pour l’activité ni pour la contemplation. »

Et voilà que la grande figure de Moïse paraît aussi pour confondre notre âme, qui n’a pas tué l’égyptien, meurtrier du fils d’Israël, ainsi que l’a fait Moïse, c.-à.-d. qu’elle n’a pas fait mourir en elle le sentiment de convoitise sous lequel l’âme spirituelle souffre et gémit ; comment donc s’établira-t-elle par la pénitence, dans la solitude du renoncement aux passions, pour contempler Dieu, que Moïse a vu dans le buisson ardent ? — La baguette dont il frappa la mer était une figure de la divine croix « à l’aide de laquelle toi aussi, mon âme, tu peux accomplir de grandes choses. » — « Que mes pleurs soient comme la pleine de Siloam, » s’écrie l’auteur du cantique, pénétré de l’immensité des destinées divines qui se déroulent devant lui, « puissé-je aussi laver les prunelles de mon cœur pour vous voir en pensée, ô lumière éternelle ! » — Les rois de Juda et les prophètes d’Israël descendent successivement des degrés de leur trône, ou sortent de fond de leurs antres solitaires pour venir, à la voix d’André de Crète, converser avec l’âme pénitente et l’édifier par leurs saints exemples. Qu’elle est majestueuse, dans les versets de ce cantique, cette succession des oints du Seigneur