Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 1.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

comme des mâts de cocagne… Hé ben, donne-lui d’argent à ce droguiste.

LOUISON.

Mais, papa, d’argent, j’en ai plus.

GUIGNOL.

T’en a pas, petite menteuse ? & les huit sous d’hier ?

LOUISON.

Et votre dîner avec votre ami Gnafron ?

GUIGNOL.

Ah ! te n’as pas de monnaie ? Tiens, va changer cette pièce. (Il lui donne un soufflet.)

LOUISON.

Papa, vous me battez, vous n’avez pas raison… C’est pas moi qui suis cause que vous n’avez pas d’argent & que vous êtes en colère.

GUIGNOL.

C’est vrai, j’ai tort… Ah ! c’est ce scélérat de notaire de malheur !… Je te retrouverai ben quéque jour, gredin. C’est encore toi qu’es cause que je bats ma Louison ; je te mettrai ça sur ton compte… Louison, prends les bottes du postillon, qu’il a apportées ce matin pour les ressemeler, & porte-les au Mont-de-Piété.

LOUISON.

On me prêtera pas grand’chose là-dessus.