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Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 1.djvu/113

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VICTOR.

Mais non, mais non : je vous ai fait perdre votre temps ; faites-moi le plaisir d’accepter ceci, vous boirez à ma santé.

GNAFRON.

Oh ! M’sieu, vous êtes bien honnête. Je vous remercie, mais c’est bien pour ne pas vous fâcher… c’est trop… De l’or !… mon habit n’en a jamais vu… Dites-moi, s’il vous plaît, combien est-ce que ça fait, ce que vous me donnez là ?

VICTOR.

Soixante francs.

GNAFRON, à part.

Soixante francs ! mais c’est un milord anglais cet étranger ! Je m’en vais acheter une bareille pour cet argent… (Haut.) M’sieu, puis-je vous demander votre nom ?

VICTOR.

Oh ! c’est inutile.

GNAFRON.

Comme vous voudrez… C’est que, voyez-vous, j’aurais fait mettre deux verres ; je les aurais remplis ; puis j’aurais dit : À votre santé, M’sieu Jules, ou M’sieu Auguste, ou M’sieu Georges ! À la vôtre ! j’aurais répondu. J’aurais trinqué, j’aurais bu mon verre, puis j’aurais bu le vôtre… Ça fait plaisir.