Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 1.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

JÉRÔME.

Vous vous trompez encore, Monsieur ; il a amassé une fortune de plus de trois millions.

GASPARD.

Hum !… vous dites, Monsieur ?

JÉRÔME.

Je dis que Jérôme a amassé une fortune de plus de trois millions, & qu’il a voulu revenir dans son pays auprès des siens, parce qu’il n’a pas d’enfant. Il a débarqué il y a quelques jours à Marseille, & il arrive aujourd’hui, tout à l’heure, par le prochain convoi du chemin de fer.

GASPARD.

(À part.) Trois millions ! pas d’enfant ! (Haut.) Pardonnez-moi : je n’avais pas compris d’abord : j’ai la tête cassée. Jérôme, mon frère, grand & noble cœur !… je le reconnais bien là. Il avait l’esprit aventureux, mais le coup d’œil sûr ; une véritable capacité commerciale !… Pardonnez-moi, Monsieur ; mais il faut que j’aille à sa rencontre ; il ne se reconnaîtrait plus ici ; notre ville a tellement changé d’aspect… (À la cantonnade.) Lafleur ! François ! mettez les chevaux à la voiture ; nous allons au chemin de fer. Vite, vite ! c’est un de mes frères qui arrive.

JÉRÔME, à part.

Ce n’est pas à ma rencontre qu’il va, c’est à celle de mes millions.