C’est toi qui le soutiens mal. Tu es si maladroit !
Te ne l’es pas, toi ?… Fais donc tes embarras !
La paix ! La paix, mes enfants ! je ne veux pas que vous vous disputiez. Je suis très-content de vos soins à tous deux… Approchez-moi de cette terrasse… Comme ce soleil m’échauffe & me ranime ! Il me fait oublier mes quatre-vingt-trois ans, mon catarrhe, mes rhumatismes, &c…&c… Hélas ! mes chers neveux, on n’a pas comme moi fait de longs voyages & amassé à la sueur de son front une petite fortune, sans amasser en même temps bien des infirmités.
Laissez donc, mon oncle, vous êtes vigoret comme un grillon.
Non, non, mon ami ; j’ai passé une mauvaise nuit… Mais je ne sais pourquoi ce matin je me sens jeune… & je me souviens que lorsque j’étais en Prusse, je rencontrai un de mes amis qui avait le même âge que moi… Tenez, c’est le peintre qui a fait mon portrait, celui qui est dans ma salle à manger.