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le portrait de l’oncle

GUILLAUME.

Il doit par ci, par là, à son épicier, à son boulanger… Il a emprunté vingt francs à l’un de ses amis.

DURAND.

L’hiver a été mauvais, le travail a manqué. Il n’y a pas de mal à emprunter dans un moment de gêne… Vingt francs, ce n’est pas une grosse dette, il pourra rembourser.

GUILLAUME.

Oui, s’il travaillait, s’il avait de l’ordre ; mais c’est un flaneur sempiternel. On le voit à tout instant au cabaret.

DURAND.

Est-ce qu’il y va souvent ?… Je sais qu’on l’y voit quelquefois le dimanche, de loin en loin.

GUILLAUME.

Oh ! je ne prétends pas qu’il y aille tous les jours ; mais dans sa position, il n’y devrait pas aller du tout.

DURAND.

Il est bien permis de prendre parfois un peu de distraction… quand il n’y a pas d’abus.

GUILLAUME.

Vous êtes la bonté même, mon oncle. Je souhaite comme vous que nous n’ayons pas à nous repentir de la conduite de Guignol, mais…