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GUILLAUME.

Tout ça c’est de la rafataille !… Tu ne sais donc pas que je donne à Claude cinq mille francs en le mariant, & que plus tard il aura la suite de mon commerce !… Ta Louison ne peut pas me convenir.

GUIGNOL.

Mais si ces enfants se conviennent ?

GUILLAUME.

Est-ce que les parents doivent faire attention à ça ? Guignol, garde ta poule, je garde mon coq.

GUIGNOL.

Te fais ben le fier, mon cousin ! Te n’as pas toujours eu le gousset si plein ! On dirait que je te connais pas.

GUILLAUME.

De quoi te mêles-tu ? J’ai travaillé, moi ! je n’ai pas changé trente fois d’état ! moi ! C’est pas en menant la vie d’un vacabond qu’on ramasse quéque chose.

GUIGNOL.

Vacabond ! que te dis ! Redis-le donc, mauvais épicier ! On sait bien comment t’as gagné tes quatre sous. Avec ton fromage fort qui empoisonne tout le quartier ; que t’y mets toutes les saletés que te trouves dans le ruissiau… Et ton poivre que te vas prendre chez les scieurs de long… Et ta balance qui a un gros sou par dessous… T’as été dans le journal, il y a deux mois…