Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 1.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

comprends pas comment ils peuvent vivre… Décidément je ne puis pas aller sur le terrain… J’ai une fille ; j’ai gagné ma fortune en travaillant, je ne puis pas la jouer sur un coup d’épée… D’autre part, si je ne me bats pas, ce spadassin viendra faire ici un esclandre, & les commères du Gourguillon m’accableront de leurs moqueries… Il m’est bien venu une idée… J’ai là pour voisin un pauvre diable qui n’a ni sou ni maille ; il sera peut-être bien aise de gagner quelque argent… si je lui proposais de prendre ma place ?… C’est un homme sans famille & sans position… Il ne doit pas lui coûter beaucoup d’exposer sa vie, & je m’en tirerai peut-être à bon compte… C’est cela ! L’heure approche… Voyons s’il est chez lui. (Il frappe.)


Scène II.

BERTRAND, GUIGNOL.
GUIGNOL à sa fenêtre.

Qui est-ce qui cogne ?

BERTRAND.

(À part) Il y est ! quel bonheur ! (Haut.) Bonjour, Monsieur Guignol ; je voudrais bien vous parler.

GUIGNOL.

Hé bien ! parlez, ne vous gênez pas ; j’ai le temps. J’attends mon agent de change, mais il n’est pas encore venu.