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GUIGNOL.

Et puis ça ne coûte rien, je sais… L’hiver, vous allez à la police correptionnelle… qui est un moyen de se chauffer à bon marché.

BERTRAND.

Ce jour-là j’étais avec un ancien militaire, un ancien hussard… qui me racontait la bataille de Wagram… avec sa canne… sur le sable… je la sais par cœur, sa bataille de Wagram… il me l’a déjà racontée au moins quarante fois. Hé bien, ça me fait toujours plaisir… Vous savez que j’ai été sergent dans la garde nationale… & que j’ai toujours aimé les vieilles culottes de peau…

GUIGNOL.

Je crois bien, c’était votre état… Un ancien tanneur !… Hé ben ! c’est comme moi, j’aime les vieux militaires : j’ai eu un oncle capitaine, qui s’était retiré avec trente-sept ans de services & cinquante-six blessures ; il avait reçu vingt-quatre coups de sabre sur la figure, & il avait le ventre cousu.

BERTRAND.

Nous en étions au moment le plus intéressant de la bataille… (Avec emphase.) celui où les soixante bouches à feu de la Garde arrivent en faisant trembler la terre, suivies de quarante autres. — Il me dit alors : Les hussards s’élancent… Il se trompait… Je lui dis : Mais