Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 1.djvu/181

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papa La Ramée, ce n’est pas les hussards qui s’élancent, c’est les cuirassiers… vous me l’avez dit hier. — Comment ! les cuirassiers, s’écrie-t-il ; mais (très-vite) puisqu’il s’agissait de reprendre les hauteurs de Baumersdorf & de Neusiedel, comment les cuirassiers, qui étaient à l’aile droite, auraient-ils pu passer le Russbach & se porter sur le centre des Autrichiens qui s’étaient placés sur ces hauteurs, pour nous disputer la victoire ? Me comprenez-vous ? — Certainement, que je le comprenais.

GUIGNOL.

Et ben ! vous avez une fière comprenette.

BERTRAND, toujours très-vite.

Oui, lui réponds-je ; mais qu’est-ce que ça fait pour les cuirassiers ?… puisque le centre étant au milieu, il importe peu que l’aile droite ou l’aile gauche… — Il s’emporte alors.

GUIGNOL.

Il s’emporte tout seul !

BERTRAND.

Taisez-vous donc, mauvais plaisant !… Il se fâche… Vous me prenez pour un hâbleur, dit-il. Vous y étiez, peut-être, à la bataille de Wagram ? & moi je n’y étais pas ?… Prétendez-vous m’apprendre mon métier, mauvais pékin ? — À ce mot de pékin, la moutarde me monte au nez ; je lui riposte un peu vertement… Il m’appelle « ganache ! »