Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 1.djvu/239

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GNAFRON.

Eh ben ! voyons ! si nous nous mettions leveurs de taches sur le quai de l’Hôpital ?

GUIGNOL.

Va te promener ! Il faut prendre les gens au collet, & avant de trouver un gone qui vous fasse gagner une pièce de vingt sous, il faut droguer tout un jour.

GNAFRON.

Alors mettons-nous pâtissiers.

GUIGNOL.

Oui !… t’avalerais les quenelles, & je n’aurais que la croûte. Nous ferions mieux de nous mettre marchands de vin.

GNAFRON.

Marchand de vin ! jamais !… Est-ce que ça se vend le vin ? si j’en avais, est-ce que je le vendrais ?

GUIGNOL.

Qu’en ferais-tu donc ?

GNAFRON.

Je le boirais ! Le vin, ça se boit, ça se donne aux amis ; mais le vendre ! abomination !… Nous ferions mieux de nous mettre fabricants d’allumettes chimiques.