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GNAFRON.

T’as p’t-être mangé aussi le marteau de maréchal[1] ?

GUIGNOL.

C’est bon, c’est bon. Je suis pas encore si fort que toi… Dis donc, ton fumeur de l’autre jour !

GNAFRON.

Eh bien ! qu’as-tu à dire encore ?

GUIGNOL.

Oui, l’autre jour… nous avons vu passer un homme dans la rue Mercière, qu’avait la tête toute noire & fripée… Je t’ai demandé pourquoi il avait la tête noire comme ça. — Te sais donc pas, que te m’as dit, que c’est le plus grand fumeur de Lyon… Il a tant fumé qu’il a fini par se culotter toute la tête.

GNAFRON.

Eh ben, c’est la pure vérité. C’était un homme de la Martinique. Là-bas ils ont du tabac plus fort que le nôtre. Ils changent jamais de pipe, & quand la pipe & le tuyau sont culottés, ça les gagne insensiblement, & ça leur culotte le melon.

  1. Cette série d’histoires & de récriminations entre les deux camarades se varie à chaque représentation. C’est une scène a gusto.