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champ instantanément tambour battant. (Ils entrent chez Bajazou.)


Scène V.

GUIGNOL, seul.

(À la cantonnade.) C’est bon ! c’est bon ! vieux bugnon ! On en trouvera ben une place que vaudra la tienne. Crois-tu que je n’en verserai des pleurs de quitter ta cassine ? (Il vient en scène.) Je sais pas comme je m’y prends… mais v’là quéque temps que je peux pas faire pus de vuit jours dans une place… Ce matin, je m’étais levé tout guilleret… j’avais fais un joli rêve… J’avais rêvé que je mangeais de chatagnes… à l’eau… dans un pot jaune… au coin du feu… Ça veut dire qu’on recevra d’argent dans la journée, de rêver de châtagnes[1]. Hé ben ! ça a tourné tout de traviole… À neuf heures, mon maître me dit : Guignol, apporte-moi vite mon déjeuner, je suis pressé. — Oui, borgeois, que je li réponds. — Je cours à l’office pour prendre la soupière… j’empoigne quéque chose… j’arrive avec mon quéque chose… quand je vais pour le mettre sur table, je vois que j’ai biché le… oui, nom d’un rat ! je le tenais… C’était la cuisinière qui l’avait entreposé là… Je veux le remporter, mais le borgeois l’avait vu… Il se monte comme une soupe au lait… J’ai beau m’escuser — Borgeois, c’est pour m’être

  1. Le songe de Guignol, a gusto.