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Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/19

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RAYMOND.

Oh ! il était vieux, cacochyme… d’un caractère insupportable… Vous deviez vous attendre à le perdre d’un instant à l’autre.

Mme BOBINARD.

Monsieur, vous ne m’avez pas encore expliqué votre présence ici. Vous n’y veniez pas du vivant de mon mari.

RAYMOND.

Pour dissiper vos chagrins, je venais m’entretenir avec vous d’anciens souvenirs. Vous n’avez pas oublié sans doute que vous avez été autrefois ma fiancée.

Mme BOBINARD.

(À part.) Le perfide ! il a encore l’audace de me le rappeler ! (Haut.) Vous avez bonne mémoire, Monsieur ; moi, j’ai cherché à oublier comment vous m’avez délaissée après les promesses que vous aviez faites.

RAYMOND.

Ne m’acculez pas… C’est ma bonne tante qui a contraint ma volonté ; elle exigeait que l’épouse de mon choix eût une fortune équivalente à la mienne ; elle m’aurait déshérité si je vous avais épousée… Mais je puis tout réparer… Je suis veuf maintenant, je suis libre… Dans dix mois vous le serez aussi… accordez-moi votre main.