Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/20

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Mme BOBINARD.

Vous devriez, Monsieur, sentir l’inconvenance de votre conduite… Tant que vous m’avez cru héritière de mon oncle, vous avez promis de m’épouser ; mais lorsque vous avez su que mon oncle m’avait oubliée dans son testament, vous m’avez délaissée, Vos parents n’y étaient pour rien… & ce n’est qu’après votre trahison que j’ai épousé M. Bobinard… Aujourd’hui je suis riche à mon tour ; j’hérite de toute la fortune de mon mari… (Mouvement de Raymond) & je puis me passer de la vôtre.

RAYMOND.

Oh ! j’en suis convaincu… Avec tous les mérites que vous possédez, vous ne manquerez pas de prétendants… Mais, moi, j’ai des droits anciens ; accordez-moi votre main, je vous en supplie.

Mme BOBINARD.

Vous êtes bien pressant… Je suis veuve depuis si peu de temps, & je suis fort embarrassée d’affaires de toute espèce… J’ai besoin d’y réfléchir… Et si vous changiez encore d’avis !…

RAYMOND.

(À part.) Tâchons de la lier par un coup de maître. (Haut.) Je veux vous montrer toute ma franchise & mon empressement. Je vais promettre par écrit de vous épouser ; nous signerons tous deux un acte suivant lequel