Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/246

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ALFRED, à part.

Ce que m’a dit Guignol n’est pas encourageant… Contempler un monstre… Je ne sais même que lui dire.

EDITH, à part.

Ziska m’a dit qu’il était fort aimable ; il n’y paraît guère.

ALFRED, à Edith.

Madame… il faut avouer que nos parents ont eu là une idée fort bizarre… & ce mariage…

EDITH.

Oh ! Monsieur, je m’y suis opposée de toutes mes forces… mais des raisons de famille avaient déterminé mon père ; c’est pour lui une question d’honneur ; j’ai dû obéir… Si ce mariage doit faire votre malheur, Monsieur, les circonstances dans lesquelles il est contracté sont si étranges qu’il doit y avoir des moyens de le faire annuler… Reprenez votre liberté, Monsieur ; j’irai, s’il le faut, finir mes jours dans un couvent. Je consens à tout plutôt qu’à vous voir malheureux.

ALFRED, à part.

Quelle douce voix ! (Haut.) Madame, ce n’est point à vous de vous excuser de ce qui s’est passé… J’ai moi-même un pardon à solliciter, & c’est votre bonheur qui seul en ce moment occupe ma pensée.