Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/25

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Mme BOBINARD.

Voici l’affaire… Tout à l’heure il est venu ici. Il me croit héritière de mon mari, & dans cette croyance il m’a demandé ma main… Comme il faut attendre dix mois encore, de peur de manquer un aussi beau parti, il veut que nous signions un acte suivant lequel celui qui se dédira de ce projet de mariage paiera cinquante mille francs à l’autre… Je voudrais bien lui faire payer ce dédit… mais voilà le difficile !… Il croit que par un testament mon mari m’a fait son héritière, & il n’y a point de testament… Il faut que nous lui en montrions un… Tu vas te mettre au lit ; j’irai chercher des témoins & un notaire… Justement celui qui est là dans cette rue est arrivé depuis peu de jours & ne nous connaît pas… Quant aux témoins, nous avons des voisins qui détestent Raymond & qui seront ravis de m’aider à le duper… Tu feras ton testament comme si tu étais mon mari, & nous brûlerons cet acte, quand nous aurons accompli notre dessein.

GUIGNOL.

Oh ! s’il ne faut que ça, ce n’est pas ben difficile… Je suis fort pour faire le malade… Quand j’étais petit, j’étais toujours malade à l’heure d’aller à l’école, & puis le soir j’étais guéri.

Mme BOBINARD.

C’est entendu : tâche de te tirer de ton rôle avec aplomb.