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Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/261

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Scène IV

GUIGNOL, seul.

Hein ! j’en suis tout stupéfoque ! Elle m’aime bien, mais pas pour m’époufer !… qui que ça veut dire ça ?… Après tout, je me mariai avec une autre… Quand on est beau garçon & qu’on a de la comprenette[1] comme moi, on reste jamais dans l’embarras !… C’est égal, elle est joliment cannante, & ça me chiffonne d’être refusé de c’te manière… Pour me consoler, je vas voir ceux qui vont se faire pincer dans le benot. (Il sort.)


Scène V

M. DE SAINT-RÉMY, seul.

Je suis complètement ruiné. Me voilà sans ressources, sans espoir. Mes créanciers sont à mes trousses. Cet affreux usurier de Gripardin ne me laisse pas un instant de répit… Il ne me reste plus qu’un seul moyen pour sortir de cette affreuse position… La fille de Pierre-Jean a, dit-on, 200, 000 francs de dot. Je puis être sauvé. Mes nobles parents seront en émoi, ils diront que je trafique de leur nom ; mais, bast ! j’aurai la dot. Essayons une démarche ; elle me réussira sans doute. On ignore encore l’état de mes affaires. Payons d’audace, & la fortune est encore à moi. (Il frappe chez Pierre-Jean.)

  1. Comprenette : intelligence, esprit.