Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/343

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

GUIGNOL.

Merci ! si vous croyez qu’on va se presser pour marcher à la définition de ses jours !

VICTOR.

Poltron ! De quoi as-tu peur ?

GUIGNOL.

Moi, borgeois ! j’ai peur que du danger. Je crains rien autre chose[1]… Voyons, petit maître, écoutez votre pauvre Guignol ; y allez pas.

VICTOR.

Monsieur Guignol, faites-moi grâce de vos observations. Suivez-moi, ou restez, comme vous l’entendrez… mais taisez-vous.

GUIGNOL.

Je dis plus rien… mais laissez-moi parler un petit peu. Quelle idée avez-vous donc de vouloir aller coucher dans ces souterrains qu’on dit tout pleins de bringands, de fantômes et de bêtes sauvages, qui croquent les particuliers, comme des petites saucisses ? Faut ben avoir perdu la cocarde, pour avoir des idées comme ça.

VICTOR.

Tu crois à toutes les sottises que tu entends débiter.

  1. Guignol s’est souvenu ici d’une farce du XVe siècle qu’on a souvent, mais sans motifs suffisants, attribuée à Villon, la Farce du franc archier de Baignolet :
    Je ne craignoye que les dangiers,
    Moy, je n’avoye paour d’autre chose.