Aller au contenu

Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/345

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

GUIGNOL.

Mais, borgeois, vous êtes jeune, joli garçon… y a pas besoin de tant de sarimonies. On va trouver le p’pa ; on lui dit : « Pauvre vieux, j’aime votre fille ; me v’là ! demandez-lui si je lui conviens. Si elle veut bien, donnez-moi-la en mariage, & donnez-nous aussi la corbeille en y mettant pas mal d’escalins dedans, parce que je suis chargé d’argent, comme un crapaud de plumes. » S’il est pas enchanté de cette bonne franquette, c’est rien qu’un vieux grigou dont je veux pas pour mon beau-père.

VICTOR.

Mon pauvre Guignol, les choses ne se passent pas ainsi. Si je lui parlais de cette façon, le Comte me mettrait à la porte.

GUIGNOL.

Hé bien, on revient tous les jours sigroler[1] sa sonnette, jusqu’à ce qu’il ait dit oui.

VICTOR.

Allons, je suis bien sot de te parler de cela. Est-ce que tu comprends rien aux choses de sentiment, aux grandes passions ?

GUIGNOL.

Oh ! que si, M’sieu Victor ! j’ai dû me marier une fois… c’était avec une tailleuse de Vaise. Notre mariage

  1. Sigroler : agiter.