Aller au contenu

Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/346

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

était déjà bien avancé… & je l’avais jamais vue qu’assise. Le jour du contrat, nous allons chez le notaire… je lui donne le bras naturellement… Voilà que le long du chemin je sens que mon bras était sigogné, sigogné[1]. (Il fait le mouvement d’une personne qui boîte fortement.) Ma future était toute bancane[2]. J’ai dit : Nous ne pourrons jamais marcher ensemble comme ça, & j’ai tout envoyé promener.

VICTOR.

Oh ! trêve à tes histoires, je t’en prie. Pour la dernière fois, je suis déterminé à tenter l’aventure à laquelle me convie la publication du Comte… Si tu ne veux pas me suivre, reste. Je te relève des promesses que tu as faites à ma mère.

GUIGNOL.

Mais, M’sieu Victor, je veux pas vous quitter.

VICTOR.

N’ai-je pas toujours été pour toi un bon maître ?

GUIGNOL.

Oh oui !… un peu vif cependant… Par-ci, par-là quéques calottes… quéques coups de pied là où je m’assis…

VICTOR.

Le cœur n’y était pour rien.

  1. Sigogner : tirer en sens divers.
  2. Bancane : bancal, qui a les jambes torses.