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Scène II.

LES MÊMES, GUIGNOL,
porté en triomphe. — Musique.
TOUS.

Vive Guignol !

GUIGNOL.

Mais oui, z’enfants, c’est comme ça qu’on se muche.

GUERPILLON.

Chignol, combien donc qu’y en avait pour de vrai ?

GUIGNOL.

Y en avait des mille & des mille… Te serais mort de peur, toi, Beneyton, & toi aussi, Guerpillon, si t’avais vu ce combat, tant seulement d’en haut du clocher de Fourvières… Mon maître en avait ben huit cents pour sa part… Tous les autres étaient après moi & voulaient pas me lâcher… Ah ! j’aurais mieux aimé avoir à traverser le Rhône à la nage au-dessus de Saint-Clair… Y en avait un grand qui avait plus de sept pieds. Je l’ai terrassé quatre fois ; il se relevait toujours… C’est là que nous avons appris qu’ils volaient le monde, qu’ils fabricassaient la monnaie fausse & qu’ils s’habillaient en fantômes, en bêtes, en serpents, pour vous faire peur… Et vous croyiez tout ça, vous autres !… Moi, je me suis pas laissé boucher l’œil… Pif ! paf ! pouf ! on n’a entendu que ça toute la nuit… Le combat a été des plus ospi-