Page:Mousseau - L'envers du journalisme, 1912.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
L’ENVERS DU JOURNALISME

vants les honneurs de la ville, tout comme s’il eût été chez lui et qu’il eût reçu des visiteurs. Il était on ne peut plus aimable.

À l’hôtel, on discuta le meilleur endroit qui convenait pour prendre une photographie de la partie de la ville ravagée par le feu.

Targut suggéra la place en face de la caserne des pompiers.

On se mit en route, pour cet endroit. Chemin faisant, le photographe braqua son appareil sur les ruines de l’ancienne église située en face de la promenade. Deux des reporters allèrent se placer dans les ruines, pour figurer sur la photographie, au risque de recevoir sur la tête quelque pierre détachée des murs rongés et effrités par les flammes.

Targut fut reçu avec déférence par les pompiers, qui le considéraient comme un personnage très important, à cause des « rapports qu’il faisait sur le feu. »

Il avait pris un tel air de commandement que Martin s’attendait à lui voir donner l’ordre de sortir la pompe à incendie et les autres appareils et de faire l’exercice du feu. Il ne demanda rien de tel, cependant, et se contenta de présenter ses camarades à la brigade du feu de Trois-Rivières.

Le photographe jugea que le toit de la caserne serait un endroit idéal pour photographier les ruines et il demanda s’il n’y aurait pas moyen d’y monter. Il n’y avait rien d’impossible, avec la protection de Targut, et les pompiers s’empressèrent d’indiquer au photographe et à Martin, qui l’accompagna, le chemin du grenier.