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ne s’était pas écoulée que le gouvernement genevois dut se préparer à offrir l’hospitalité à ceux qui se proposeraient de tenter chez lui une chose aussi insolite et même, on peut le dire, aussi hasardeuse que celle dont il s’agissait.

La réussite en fut complète. Le 22 août 1864, douze puissances conclurent dans notre cité, ce qu’on appela naturellement la Convention de Genève. Cet acte dut couper court de leur part à diverses coutumes barbares, qu’il ordonna avec compétence et autorité de remplacer par des procédés empreints de bienveillance et de commisération.

Je fus, dans cette circonstance, l’un des plénipotentiaires de la Suisse, et je rédigeai un projet de textes que la conférence voulut bien prendre pour base de ses délibérations. Cette réforme répondait pleinement à une évolution morale qui s’opérait à cette époque au sein de la race humaine, en sorte que presque toutes les puissances civilisées, sollicitées pour la plupart par le Comité, vinrent peu à peu y apposer