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excité l'admiration. » Puis, lui montrant les lettres qu’il avait extorquées de certains prélats et qu’il avait signées de leurs sceaux, il se rendit croyable. Alors le pape : « très cher frère et ami, fais à cet égard ce que te dictera ton habileté que nous ne pouvons trop louer ».

« L’évêque d’Héreford s’étant donc adjoint quelques cardinaux qui disposaient à leur gré du sceau du pape et par les conseils desquels il accomplissait les entreprises téméraires de son prédécesseur, il obligea les prélats d’Angleterre d’une manière si lourde que si toutes les exactions passées avaient été mises ensemble elles auraient paru légères en comparaison de la nouvelle... Le Parlement n’avait aucun pouvoir pour résister, et l'archevêque de Cantorbéry qui aurait dû être comme un bouclier contre ces attaques, était embarrassé d’affaires diverses, s’occupait fort peu de son troupeau et se trouvait dans des pays d’outre-mer fort éloignés.

« Le pape Alexandre envoya en Angleterre Rustand, légiste, son sous -diacre, Gascon de naissance, en lui donnant, ainsi qu’à l’archevêque de Cantorbéry et à l’évêque d’Héreford, le pouvoir de lever le dixième sur l’Angleterre, l’Écosse et l’Irlande, et d’absoudre le roi de son vœu de croisade afin qu’il n’allât pas en Terre-Sainte, mais dans l’Apulie avec une armée pour soumettre Manfred. Le roi voulut s’y rendre ; mais le comte Richard, son frère, homme prudent et circons-