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le péage de Saint- Ambroise, dans la vallée de Suse ; en octobre, il est à Giaveno. Des difficultés surgissent entre lui et sa ville de Turin ; il en aurait traité les habitants, écrit Mathieu Paris, au mépris de leurs coutumes. Divers récits ont été faits de l’événement qui priva Thomas de Savoie de sa liberté et entraîna sa mort assez peu de temps après sa libération. Il nous suffira de rappeler la lettre que le pape écrivit alors à ce sujet à sa très chère fille en J.-C, l’illustre reine d’Angleterre. Après plusieurs phrases de style, Alexandre IV dit qu’il a appris que les citoyens d’Asti s’étaient avancés pour détruire le château de Moncalier où Thomas demeurait, que le comte se rendit à Turin espérant que les citoyens, tous ses vassaux, l’aideraient à recouvrer le château qui lui appartenait évidemment, mais ils violèrent leur serment de fidélité et osèrent méchamment le saisir et le retenir à l’instigation des citoyens d’Asti (1)... Il s’afflige et termine en priant sa Sérénité de faire saisir les personnes et les biens des habitants d’Asti et de Turin se trouvant dans les terres de sa domination et de les faire retenir tant que Thomas ne sera pas rendu à son ancienne liberté (2). Il donna le même ordre en France.

(1) Asti était alors une ville de commerce fort importante ; Carbucco et Jacques d’Asti étaient créanciers de sommes prêtées par l’intermédiaire de Pierre d’Aigueblanche.

(2) Mathieu Paris, VIII, 235 et 436 ; Wurstemberger, no 419.