Page:Mugnier - Les Savoyards en Angleterre au XIIIe siècle et Pierre d’Aigueblanche évêque d’Héreford.djvu/13

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vant lequel Thomas aurait enlevé Béatrix, dans les défilés du Bugey, au moment où son père la conduisait à Paris pour la marier au roi Philippe-Auguste. Certes, la beauté de Béatrix méritait bien l’honneur de la recherche du roi de France, mais il faut remarquer qu’après avoir essuyé divers refus, le roi épousait Agnès de Méranie le 16 juin 1196, c’est-à-dire à l’époque du prétendu enlèvement, sinon même avant.

Thomas Ier et Béatrix eurent huit fils : Amédée, Humbert, Aimon, Guillaume, Thomas, Boniface, Pierre et Philippe[1], et plusieurs filles, entre autres, Marguerite et Béatrix. Thomas se qualifiait de comte de Maurienne et marquis en Italie ; il possédait, en Savoie, la Basse-Maurienne, le Bugey, la Tarentaise, le Chablais ; des seigneuries dans le Valais et le pays de Vaud ; en Italie, il avait la vallée d’Aoste, Suze, Pignerol, Carignan, etc.[2]. En 1232, il acheta le bourg de

  1. Peut-être encore un autre Amédée, qui, de Chartreux, serait devenu, en 1235, évêque de Maurienne et serait mort vers 1250. (Voir Angley, Histoire du diocèse de Maurienne, p. 125.) M. Carutti, Reqesta Comitum Sabaudiæ, p. 267, affirme que cet évêque n’était pas de la Maison de Savoie, et, en effet, aucune charte ne lui donne cette qualité.
  2. Le 1er juin 1207, Philippe II, roi des Romains, reçoit à Bâle l’hommage de Thomas qu’il appelle son cousin ou son parent (consanguineus) et lui fait don de trois places dont il l’investit par la remise de trois étendards (tria vexilla). Guichenon ; Histoire généalogique de la Maison de Savoie ; IV. Preuves, p. 48.