Page:Mugnier - Les Savoyards en Angleterre au XIIIe siècle et Pierre d’Aigueblanche évêque d’Héreford.djvu/15

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pour successeur son fils Amédée IV qui dut toutefois partager l’héritage paternel avec ceux de ses frères qui n’étaient pas d’église. Aymon eut le Bas-Valais et le Chablais. Thomas reçut toute la partie des domaines située en Piémont, au-delà d’Avigliano. Guillaume était évêque élu de Valence en Dauphiné; Humbert, l’un des aînés, venait de mourir (1232 ou 1233) ; Pierre, était prévôt de l’église d’Aoste ; Boniface semblait vouloir se faire chartreux; Philippe, enfin, était encore enfant. Raymond Bérenger et Béatrix de Savoie avaient eu quatre filles : Marguerite, Aliénor ou Eléonore, Sancie et Béatrix. Belles, toutes les quatre, comme leur mère et leur grand’mère, elles n’attendirent pas longtemps des maris. Marguerite épousa à l’âge de douze ans, en mai 1234, Louis IX, roi de France; la seconde devint, au même âge, la femme de Henri III, roi d’Angleterre; Sancie fut celle de Richard de Cornouailles, frère d’Henri III ; la quatrième, fut mariée au frère de Louis IX, Charles d’Anjou. Toutes, elles furent reines, comme Dante le rappelle :

Quatro figlie ebbe, e ciascuna reina
Ramondo Berlinghieri, e ciò li fece
Romeo, persona umile e peregrina1

1. Paradiso, chant VI. On sait que Dante s’est trompé en attribuant à un simple pèlerin la sage administration de la Provence par Romée de Villeneuve, baron de Vence. Voici les détails donnés sur les sceaux du comte et de la