Page:Mugnier - Les Savoyards en Angleterre au XIIIe siècle et Pierre d’Aigueblanche évêque d’Héreford.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

172

« Quoique Philippe, dit-il, n’eût pas reçu l'ordre de prêtrise, il devint presque à la fois archevêque de Lyon, évêque de Valence, prévôt de Bruges et doyen de Vienne, c’est-à-dire qu’il eut les revenus attachés à toutes ces fonctions. Non seulement Innocent IV, qui avait besoin de lui, fut témoin de ce scandale, mais, pendant vingt-deux ans, Philippe resta archevêque titulaire de Lyon sans être prêtre. Ce ne fut qu’en 1267 que Clément IV le déclara déchu de ses dignités ecclésiastiques s’il ne prenait les ordres et ne se faisait sacrer. Seulement, alors, ce faux ministre du Christ ne pouvant résister au chef de l’Église, se décida à la retraite. Presque aussitôt il épousa Alix, héritière de la Franche-Comté et devint enfin comte de Savoie, après avoir été le déshonneur de l'épiscopat. »

Ce sont là des exagérations évidentes. Longtemps encore on vit de simpies clercs, évêques en même temps que capitaines. Pendant plus de deux siècles encore le cumul des évêchés se pratiquera et celui des bénéfices sera poursuivi avec âpreté, pour ne finir qu’à la Révolution française.

Pas plus que ses prédécesseurs, nous l’avons dit, Clément IV n’aurait réussi à faire abandonner l’évêché de Lyon par Philippe, si la mort prochaîne de Pierre II ne l’avait décidé à se marier et à se préparer au gouvernement de la Savoie. C’était un événement convenu entre les deux frères et en prévision duquel, dès 1263, Philippe avait